« Sosno, un plaisir d’énigme… » « [...] Cette beauté mise en avant sert à cacher un mystère. Méfiez vous quand Sacha donne à voir une statue grecque, un beau visage académique. Cette beauté mise en avant sert à cacher un mystère. Pas vraiment à le cacher, mais quand la grâce attire l’oeil, elle l’oriente vers le lieu de l’énigme, en arrière, à côté, derrière un mur, entre deux ombres. [...] Grâce à ses oblitérations, les murs sont devenus poésie, la campagne s’est transformée en ballade et les villes en opéras. [...] Bon, ça va ! Je commence à comprendre. « Sacha », qu’est ce que ça cache ? Une souffrance métamorphosée en beauté ? Peut être. Une affection partagée ? À coup sûr ! ». Extraits d’une préface de Boris Cyrulnik pour l’ouvrage « A ciel ouvert… » à paraître, Edition Verlhac, 2013.
Né à Marseille en 1937, Sacha Sosno grandit entre Riga et Nice où, en 1948, alors qu'il découvre à peine la peinture, il s'offre Henri Matisse pour interlocuteur de palier. En 1956, collision avec Arman, Yves Klein et sa monochromie. Bilan : il brûle ses toiles... En 1958, à Paris, s'inscrit à Sciences Po, à l'école des langues orientales, séjourne à la fac de droit, à l'institut de filmographie de la Sorbonne. Retour à Nice en 1961, crée la revue Sud-Communications, y énonce la première théorie de l'école de Nice, se lie d'amitié avec Martial Raysse. Entre 1967 et 1969, digresse dans les médias, auteur, chroniqueur, reporter de guerre (au Biafra, Bangladesh et en Irlande), reprend la peinture avec ses premières photographies oblitérées, un concept d'oblitération - cacher pour mieux voir - développé plus tard en sculpture et architecture. De nouveau à Paris, il participe aux débuts de l'art vidéo, de l'art sociologique, réalise des performances, peint sur toile photographique sensible. La suite tisse voyages au long cours, essais, expositions, recherches archéologiques sous-marines, commandes d'architectures et autres sculptures monumentales...
L’Atelier Sosno est situé à Nice, au milieu des oliviers, dans un grand calme, sur la Colline de Bellet (lieu d’une appellation contrôlée de vins, l’artiste à d’ailleurs cultivé le raisin et fut producteur pendant 17 ans).
Après l’abandon de ses ateliers de New-York et de Paris, Sacha Sosno a regroupé ici ses activités de dessins et projets d’architecture, les moulages des plâtres et la mise au point de prototypes (les bronzes sont fondus principalement en Italie, les aciers, eux, sont travaillés dans les Alpes-Maritimes avant de revenir subir la finition des pièces et leurs patines dans l’Atelier).